Sensible
Tu aimes le chant du vent, soufflant dans les bouleaux,
Pareils aux pleurs navrants d’un violon solo.
Et tu voudrais l’écrire, mais n’es pas musicien.
Tu vois les champs de blé, en vagues agités,
Que l’ombre des nuages essaie de rattraper,
Filant devant tes yeux, mais tu n’es pas Gauguin.
Tu écoutes le ruisseau chanter un air léger,
Le long des mousses vertes, sur les cailloux serrés,
Mais de tes pauvres rimes tu es trop incertain.
Tu caresses un corps tendre, comme pour le façonner,
Tu avances et tu crains de rompre l’équilibre
Par tes mains malhabiles, car tu n’es pas Rodin.
Pourtant ton cœur bat plus vite,
Tes yeux s’embuent de larmes.
Tes doigts vibrent,
Et ta bouche sourit au jour nouveau.
Tu vis et tu le sens, et c’est déjà très beau.