Opportunité à saisir… ou à délaisser.
Ce mot "opportunité" dans le sens qu'on lui prêtre trop souvent s'est fait sa place, comme beaucoup d'autres fâcheux, à la manière des coucous qui occupent les nids en en expulsant les légitimes occupants.
Le sens initial de ce mot hérité du latin nous est toujours connu, mais après avoir fait une excursion outre Manche, il nous est revenu avec la grosse tête, éloignant de nous nos amies "la chance et "l'occasion" pour mieux prendre leur place.
On peut juger l'opportunité de quelque chose mais il n'y a pas de sens à saisir une opportunité, mieux valant saisir une chance ou une occasion.
En traduisant ce mot grâce à un dictionnaire, notre français opportunité ne redevient pas opportunity en anglais mais plutôt timeliness ou opportuneness, ce qui prouve le glissement de sens que nous lui avons consenti.
Parlons donc de l'opportunité de quelque chose, et non d'opportunité tout court (opportunité pas plus facile à saisir qu'une bulle de savon). Préférons tendre la main pour saisir nos vieilles amies la chance et l'occasion.
Bien sûr l'Académie admet maintenant qu'on puisse profiter d'une opportunité ; mon sang gaulois n'y souscrit pas ni n'admet de plurielles opportunités (pas plus d'un coucou par nid).
J'espère ne pas avoir été inopportun.