J'ai vu
J’AI VU
J’ai vu une grenouille disant la météo,
prévoir la pluie qui mouille, et l’espérer bientôt.
J’ai vu deux gros canards, perdus dans le brouillard :
« Pouvez-vous donc, Monsieur, nous dire où est la mare ? »
J’ai vu trois vers de terre, traversant le désert,
et qui avaient si soif qu’ils voulaient boire un verre.
J’ai vu quatre écureuils, cachés derrière les feuilles,
rangeant bien leurs noisettes en prévision des fêtes.
J’ai vu cinq limaçons, rampant avec ardeur
vers le gros cornichon qu’ils mangeraient tout à l’heure.
J’ai vu six otaries, autour d’un jacuzzi,
parlant du goémon et du prix du poisson.
J’ai vu sept souriceaux, qui n’étant pas très sots,
à la queue d’Mistigri avaient mis un grelot.
J’ai vu huit poules toutes noires, qui bavardaient trop tard :
« Vous êtes maboules, à croire ! » dit le coq, en pétard.
J’ai vu neuf coccinelles se faisant toute belles,
se maquillant le dos de points noirs au pinceau.
J’ai vu dix ouistitis qui poussaient de grands cris,
riant à qui mieux-mieux du pauvre paresseux.
Puis j’ai vu ma maîtresse, avec ses ch’veux qui dressent :
« Alors mon p’tit René ! encore entrain d’rêver ? »