Chanteuse
CHANTEUSE
Samedi soir dans la salle,
conversations mêlées,
lueurs tamisées,
zeste de poussière…
Boum ! Canon à lumière.
Elle est là, elle avance,
en silence, prend naissance.
Féline, elle ronronne,
elle nous frôle, nous cajole,
elle décoche, elle nous touche,
elle fait mouche l’amazone,
et soudain décolle !
Chaque note, battement de cœur.
Si elle s’arrête, elle meurt.
Musique, coule dans ses veines.
Cœur, martèle ta peine.
Tape encore et toujours
de tes talons aiguilles
les pavés de la nuit déroulés.
Ce soir dans la salle,
regards concentrés,
clameurs mélangées,
Poussière étoilée…
Clac ! Retentissent les paroles.
Elle est là, elle se donne,
douleur hurlée, corps cambré.
Rebelle prisonnière,
jongleuse, fée, geôlière.
Ouvre les bras, libère l’arc-en-ciel,
si belle dans les décibels.
Chaque note, battement de ton cœur.
Si tu t’arrêtes, tu meurs.
Musique, coule dans tes veines.
Cœur, martèle ta peine.
Tape encore et toujours
de tes talons aiguilles
les pavés de la nuit déroulés.
Quelque part loin de la salle
à la poussière retombée,
aux projecteurs éteints,
petit matin.
Tête lourde, café, marché,
conduite d’école mais déjà,
derrière le miroir
aux yeux démaquillés,
l’écho d’un saxophone,
les nouvelles paroles
dans sa tête résonnent
pour le micro d’un soir,
dans une autre salle,
parce que :
Chaque note, battement de cœur.
Si elle s’arrête, elle meurt.
Musique, coule dans ses veines.
Cœur, martèle ta peine.
Tape encore et toujours
de tes talons aiguilles
Les pavés de la nuit déroulés.
Tape encore et toujours
de tes talons aiguilles
les pavés de la nuit déroulés,
les pavés de la nuit déroulés.